Comment écrire son premier roman : du récit à la publication

Juin 28, 2020 | Métier d'écrivain | 0 commentaires

(Première partie : « De l’idée au récit »)

Une fois lancée, je passais près de deux ans à écrire le soir. Mon mari m’avait démasquée, et me regardait avec amusement tapoter sur mon ordinateur. Entre temps, deux bébés pointèrent successivement le bout de leur nez et, accaparée par d’autres intérêts, j’abandonnais en cours de route mon ébauche de roman, qui resta dans un vieux dossier perdu au fin fond des entrailles de mon ordinateur.

Ce n’est que près de quatre ans plus tard que je retrouvais ce manuscrit entamé et que me repris l’envie de le terminer. Encore un an et c’était chose faite. Ne restait plus qu’à trouver des lecteurs assez fous pour bien vouloir me relire.

Mon mari aimant autant que moi les mondes fantastiques, c’est tout naturellement qu’il est devenu mon premier relecteur. J’en pris pour mon grade : fleur bleue, gentillet, bourré de fautes et de phrases alambiquées, il n’a pas été tendre et je l’en remercie encore aujourd’hui. Certes, cela n’a pas été agréable à entendre, mais ses remarques m’ont permis de remettre en question mon histoire, de rectifier certains faits trop gros ou trop « gentils ». Mes amis proches et ma sœur écopèrent de la même corvée, et leurs retours enthousiastes me permirent de garder foi en mon histoire. Avec leur aide, j’ai grandement amélioré ma grammaire, notamment l’accord du participe passé, ma bête noire ! J’ai également fini par réécrire tout le début de l’histoire*, ainsi que certaines parties clés.

Plusieurs mois plus tard, j’imprimais « Les Syyrs » et l’envoyais à de nombreuses éditions, puisqu’à l’époque il était encore peu fréquent d’envoyer son manuscrit par internet (je prends un coup de vieux, là ^^). Commença une longue attente. Il faut savoir qu’une maison d’édition met souvent jusqu’à un an pour répondre aux sollicitations d’un auteur. Je reçus enfin ma première lettre et l’ouvrais, le cœur battant : un refus. En effet, j’avais mal cerné le catalogue de la maison d’édition et je n’y correspondais pas. D’autres lettres suivirent, négatives également pour différentes raisons. Déçue, le porte-monnaie bien allégé par le prix des envois et des impressions, je remisais mon manuscrit dans son placard.

Ce ne fut que deux ans plus tard, que la vie me donna l’opportunité de reprendre mes écrits : une mutation, un déménagement et je me retrouvais à la maison pour deux ans, bien décidée à réussir cette fois à terminer mon histoire, quitte à l’imprimer moi-même pour l’avoir en mains. Mais je n’avais pas encore laissé tomber l’idée d’être éditée.

En parcourant internet, j’ai découvert Nouvelles Plumes, une maison d’édition qui fait la part belle aux nouveaux auteurs. Coup de chance, un concours ! Je tentais ma chance au Prix de l’Imaginaire sans trop y croire, mais sait-on jamais. J’obtenais surtout, et c’était bien là le plus important, l’occasion de lire des avis de lecteurs sur mon histoire. Nouvel échec : mon résumé n’avait pas su attirer les lecteurs. Je n’obtins qu’une seule fiche, mais celle-ci était tellement encourageante que je ne pus abandonner. Revigorée par mes contacts avec ma première relectrice « NP » (Enitram, sans toi j’aurais sans doute abandonné là ! ), je me remettais à la tâche. Exit les trois premiers chapitres, trop longs à mettre l’action en place, je réduisis au passage les cours magistraux à l’académie et allégeais de mon mieux cette partie, je repris certaines explications, ajoutais plus de détails sur les intrigues royales,…

En parallèle, je décidais d’obtenir plus de retours sur mon livre et m’inscrivis sur une plateforme de partage d’écrits : Wattpad. Nous sommes nombreux, aspirants auteurs, à chercher des avis et les échanges sont fructueux pour peu que l’on s’investisse. Je publiais un chapitre par semaine et lu plusieurs œuvres en commentant de la manière la plus constructive et bienveillante possible. Pendant dix mois, les retours tombèrent et me permirent d’améliorer petit à petit mon texte : orthographe, longueur des phrases, dialogues, tout fut passé au crible. Je commençais à prendre de vrais réflexes d’écriture et rien que cela me mit en joie. Je tentais plusieurs concours d’écriture sur le site et les résultats furent encourageants ! Mon histoire plaisait et avait trouvé un public sur cette plateforme de contenus gratuits.

Heureuse de ce qu’était devenu mon roman et consciente des faibles chances de réussir à être publiée un jour, je réfléchissais aux moyens d’en imprimer quelques exemplaires, pour ma famille, mes enfants et mes amis proches. Ainsi, mon histoire aurait pu vivre sur papier auprès de ceux que j’aime, et cela aurait été une jolie fin à cette aventure.

Mais avant cela, je souhaitais tenter à nouveau ma chance sur le site des Nouvelles Plumes. Armée d’un nouveau résumé (revu avec l’aide de ma Première Lectrice Adorée et testé sur Wattpad), je proposais une version revue de mon histoire. Les mois passèrent et mon roman était toujours en évaluation sur le site lorsque rouvrit le Prix de l’Imaginaire. Presque cent-quarante participants. Je m’y inscrivis avec appréhension, espérant cette fois obtenir plus de fiches de lecture et ainsi finaliser une fois pour toute mon manuscrit. Quelle ne fut pas ma surprise, quelques mois plus tard, lorsque je reçus un appel : Les Syyrs avaient remporté le prix ! Plus de 49 évaluations**, pour la plupart enthousiastes, ont permis à mon livre d’être lu par le comité de lecture ainsi que Georgia Caldera, marraine du Prix 2019 et écrivaine renommée dans le monde de la fantasy. Les Syyrs avaient été ainsi choisis pour intégrer le catalogue 2019.

Après dix ans et pas moins de trois profonds remaniements de mon histoire, mon rêve se concrétisait : j’allais bientôt pouvoir tenir mon livre entre mes mains et partager mon histoire, donner vie à mes personnages, faire voyager comme j’avais aimé voyager toutes ces années au travers des récits des autres.

Cet été-là, je signais mon premier contrat et commençais à organiser la sortie de mon premier livre. Je suis devenue primo-auteur. Commençait alors un nouveau voyage dans un tout autre univers : celui de l’édition. C’est une toute autre aventure, pleine de découvertes, que je tâcherai de vous raconter une autre fois.

Si vous tenez à vos rêves, le temps sera toujours un atout. Prenez du recul, acceptez la critique constructive et cherchez toujours à vous améliorer. Trouvez du réconfort auprès de ceux qui vous sont chers pour vous ressourcer, et prenez plaisir à faire ce que vous faites. Choisissez vous-même le moment ou vous en avez terminé, pas par découragement mais parce que vous considérez avoir donné alors le meilleur de vous-même. Ce qui vous tient à cœur en vaut le coup, et vous pourrez être fiers quoi qu’il en soit. Alors, retroussez vos manches et foncez, tout mon p’tit cœur vous accompagne !

* À ce moment, Pira avait beau être en proie aux Errants, Eruvia fonctionnait comme si tout allait bien. Très peu de morts, pas de soucis à vivre ainsi en vase clos, Lianne était étudiante dans une école vétérinaire et rêvait de décrocher la première place au classement avant d’être envoyée à l’académie à cause de son potentiel. Il y avait même une cérémonie de remise des diplômes à l’américaine (eh oui….. -_-).

** Lien vers les évaluations sur le site des Nouvelles Plumes

myriam savary

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