Je pars à la découverte d’une petite ville balnéaire, en bord de mer près du Vésuve. A l’inverse de Pompéi, recouverte de cendres*, c’est une coulée de lave et de boue mélangées, brûlant à près de 500°C, qui s’est abattue sur Herculanum, pénétrant partout et ensevelissant tout sur son passage à plus de 20 mètres sous la surface.
Deux-mille ans plus tard, on retrouve une ville presque intacte, préservée du passage du temps par cette couche imperméable.
On y découvre des rues dallées de basalte, les pierres usées par les ornières des chariots, les trottoirs, et déjà une tuyauterie de plomb qui desservait toute la ville, reliée à des châteaux d’eau approvisionnés par un viaduc. Les magnifiques colonnes son en fait composées de briques, puis recouvertes de stuc, un matériau imitant le marbre.
Les places, les jardins, les statues, les peintures, leurs lits, leurs façons de manger, c’est l’intimité des romains de l’époque qui se dévoile sous nos yeux, d’autant plus touchante lorsque l’on connaît la catastrophe qui a figé cette ville entière dans le temps.
Chaque carreau de la mosaïque est aussi petit qu’un grain de maïs. Un travail titanesque de décoration, qui se retrouve dans toute la ville.
On marche sur des mosaïques vieilles de 2000 ans ! 😱
Témoins de la tragédie, les poutres et les boiseries ont carbonisé sur place, laissant des escaliers de charbon, des portes et volets noircis, ensevelis par cette terre brûlante qui s’abattait sur eux.
Chose étonnante, seuls sept squelettes ont été retrouvés dans la ville. Il a fallu creuser jusqu’à l’emplacement de l’ancienne plage pour retrouver les autres, blottis dans les abris, coincés entre la coulée de boue brûlante et le tsunami qu’avait déclenché l’éruption. Les vagues monstrueuses les bloquaient sur la plage, impossible de nager pour s’échapper. L’équipe de sauvetage, venue par la mer, ne put sauver tout le monde. Les barques étaient prises d’assaut, chaviraient dans la tempête. Ils furent près de trois-cents, morts enlacés, brûlés par l’atmosphère et asphyxiés par la nuée ardente. Trois-cents condamnés.
Une visite extraordinaire à Herculanum, qui restera longtemps gravée en moi par son intensité. J’ai été autant émue par la tragédie qu’impressionnée par le quotidien des habitants de la Rome Antique et les prouesses techniques déjà acquises à l’époque. Cela me laisse songeuse, car leur vie était loin d’être ce que j’imaginais.
Mille mercis à Graines d’Eugénie pour ses belles photos prises lors de notre visite 😀
* La couche de cendre recouvrant Pompéi laissait passer l’air. Par conséquent, le site a moins été préservé des usures du temps, même s’il reste grandiose par sa taille et par bien d’autres aspects.
0 commentaires